Le dossier thématique

Interview avec Fabrice PACQUELET, Directeur Général du Club JL BOURG

1. Les secrets du succès de la salle Ekinox

L’expérience spectateur proposée dans votre salle Ekinox est assez unique et rencontre un franc succès avec un taux de remplissage impressionnant depuis plusieurs années. Quelles sont les origines de ce succès ?

Tout démarre par la construction. Nous avons a eu la chance de pouvoir participer à la conception de la salle, émettre nos besoins auprès de la collectivité et du gestionnaire de l’équipement. C’était une base et les clubs ne peuvent pas tous s’impliquer pour les projets de ce type. L’utilisateur n’est pas toujours intégré au processus de création et conception. C’était une condition indispensable, absolument essentielle pour préparer l’exploitation toute l’année. Il existe des réglementations pour conduire les projets de salle, du nombre de casiers à l’agencement d’une pièce anti-dopage… mais rien au sujet de la technologie, tout ce qui touche au « monde moderne ». En tout cas, il y a 10 ans, aucune trace. 

Notre objectif était de ne pas proposer que du sport, mais plutôt du sport spectacle, et c’est pourquoi nous avons effectué un important travail de veille, en commençant par regarder ce qui se faisait ailleurs pour retenir tout ce qui visait à améliorer l’expérience spectateur. Dans cette optique, nous avons réalisé des déplacements dans des salles inspirantes comme à Charleroi pour assister à leur show avec leur influence américaine, avant d’étudier tous les sports US.

2. Les implementations technologiques

Quelles sont justement ces propositions d’implémentation technologiques que vous avez pu faire, avec quels objectifs ? 

La capacité à faire le noir total a été la clé d’entrée pour commencer à produire du show. Il y avait plusieurs options, et la collectivité a choisi l’option la plus moderne à l’époque avec le système Arenavision de Philips. Egalement, nous souhaitions un cube vidéo avec 4 faces au dessus du parquet et une régie vidéo pour créer de l’interactivité avec le public et déployer des caméras.

Il y a des moments clés dans une soirée Basket, comme la présentation des joueurs ou les temps-morts. Il est possible de produire tout un tas d’animations grâce à cette technologie, et cela permet de créer de l’interactivité, en plus de faire vivre le public au-delà du sport et du parquet. 

Pour l’éclairage, en dehors de la conception de la salle, le club a investi dans de l’éclairage scénique avec des poursuites, des gobos, des lyres… Dans les investissements réalisés figurent des caméras connectées à la régie pour produire des « dance cams » ou des « air guitar cams », mais aussi pour fêter les anniversaires et créer tout un univers afin que nos spectateurs soient acteurs de leur soirée. 

Pour conclure, la partie « écrans » ne se limite pas simplement à la salle, puisque nous avions imaginé dès le départ que notre Arena allait comprendre une vingtaine d’écrans, de l’entrée aux coursives, de notre boutique à nos buvettes. 

3. L’innovation permanente

Au-delà des installations de base, il faut réussir à mettre en place une organisation permettant de les exploiter et de les optimiser mais aussi tester en permanence de nouvelles innovations. Comment vous êtes vous organisés pour cela ?

Pour utiliser pleinement le potentiel technologique de notre salle, nous n’avons pas hésité pas à faire appel à des prestataires extérieurs et à encourager le développement des compétences en interne. Concrètement cela se traduit aussi par des collaborations avec des intermittents du spectacle dédiés à la gestion des lumières ou à la diffusion sur nos écrans. 

Au quotidien, en interne, notre équipe est en veille constante et l’amélioration de notre expérience client est notre moteur. Nous recherchons continuellement de nouvelles solutions et avons été les premiers à déployer Digifood par exemple, ou à tester les tifos lumineux avec Yppa. Malheureusement, la connectivité 4G n’était pas suffisante dans Ekinox pour assurer le suivi et obtenir une expérience satisfaisante. 

4. L’application partenaire

L’expérience que vous proposez est essentielle pour le grand public, mais dans le modèle des clubs professionnels, il est aussi important de faire vivre une expérience intéressante aux partenaires. C’est pourquoi vous avez créé une application qui leur est dédiée. Quels en sont les objectifs et que permet-elle ? 

Cette application est particulièrement orientée sur leur expérience. Cela se matérialise par l’accès à l’agenda des manifestations avec la possibilité de s’inscrire, des fonctions pour étendre son réseau, ou la mise à disposition d’une CVthèque (en lien avec l’un des piliers de notre Club Affaires, Sport et Recherche de Talents). Nos partenaires représentent plus 300 décideurs et 300 employeurs, et recrutent des candidats potentiels pouvant répondre à leur besoin humain grâce à cette application. Autre point essentiel, l’application permet un accès aux places de match avec la possibilité également de les échanger avec un autre partenaire, selon les besoins.

5. L’application club

Vous avez décidé de créer votre propre application de club aujourd’hui, en plus de celle à destination des partenaires. Quelles en sont les principales fonctionnalités ? 

Ce qui nous a plu avec bFAN, notre partenaire technique, c’est leur faculté à s’interfacer avec de nombreux autres acteurs de l’expérience client. De la billetterie avec SeeTickets, à Digifood, en passant par Arenametrix, notre nouvelle solution CRM, la solution proposée par bFAN est complète. Notre application va être présente de l’achat du billet au contrôle d’accès et nous permettre d’animer les matchs via des quizz, d’imaginer l’arrivée de Vogo ou bien tout simplement de continuer à faire vivre la rencontre en votant pour le joueur du match. L’appli couvre l’expérience client dans son ensemble. 

Pour nos partenaires, nous déployons actuellement de nouveaux services avec l’objectif de répondre à tous leurs besoins. Cela passe par exemple par l’inscription aux nombreux événements initiés par notre Club Affaires mais aussi leur permettre d’initier des relations commerciales entre membres du Club. 

6. L’expérience humaine

Le numérique et les nouvelles technologies sont souvent au centre de l’expérience spectateur, mais l’aspect humain est aussi important, comment le maintenez-vous ? 

Effectivement, notre projet n’est pas que technologique, mais est plutôt centré sur l’humain et l’expérience client de l’avant à l’après-match. Cela se traduit concrètement par une expérience qui n’est pas 100% digitale. Je vais vous prendre deux exemples. A Ekinox un soir de match, il est possible de se voir offrir le maillot de son joueur préféré… par son joueur préféré à la mi-temps. Cela se passe sur nos sièges courtside, et le tout retransmis sur nos écrans par nos caméras. Une expérience totalement incroyable particulièrement prisée.

L’autre exemple, plus simple mais tout aussi révélateur de notre envie de satisfaire tous nos spectateurs : nous avons une selfie box disponible pour le grand public avant le match, disponible pour les partenaires dans notre salon vip après. Que ce soit notre grand public ou nos partenaires, nos clients repartent avec un tirage photo papier, remis dans une pochette prévue pour cela. On aurait pu se limiter à un envoi JPG, nous avons préféré satisfaire notre clientèle.

7. Les futures tendances

Quelles sont les futures grandes tendances dans lesquelles vous pensez qu’il est nécessaire de s’inscrire et autour desquels les clubs doivent travailler ?

Il est important d’être en veille permanente – quelque soit l’avancement du projet club. On peut s’inspirer d’univers totalement différents pour identifier les clés nécessaires dans la mise du spectateur en immersion au cœur du spectacle.

Nous sommes particulièrement vigilants à l’évolution du monde de la réalité virtuelle et de ses multiples applications. L’autre élément primordial concerne la considération de la 5G et tout ce qu’elle va permettre très prochainement, que ce soit dans le cadre de notre exploitation de la salle mais aussi dans la connexion avec nos spectateurs. 

L’avis de la Sportech

Les applications en lien avec le spectacle sportif
Entretien avec Guillaume Fallou, CEO de bFAN Sports

Les infos du mois

A l’international

  • Les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020 ont lancé une campagne de communication en réalité virtuelle visant à faire découvrir au public les 55 sports qui seront présents lors de la compétition. Appelée « Tokyo 2020 Let’s 55 Virtual Experience», les vidéos démonstratives seront réalisées par les athlètes grâce à des caméras permettant de capter plusieurs angles de vue simultanément.
  • Afin de faciliter la désinfection de leur stade et pouvoir accueillir de nouveaux des spectateurs, les Atlanta Falcons ont utilisé des drones pour désinfecter leur Mercedes Benz Stadium de 71 000 places. L’opération, qui aurait duré 75 heures en employant des moyens humains, a nécessité 5 heures d’intervention grâce aux drones.
  • Face à la persistance de la crise sanitaire, la Fédération Internationale de Tir à l’Arc a annoncé l’organisation prochaine d’une compétition virtuelle et en ligne. Les Indoor Archery World Series, ouverts traditionnellement à tous les passionnés qui le souhaitent, se dérouleront ainsi sous la forme d’une épreuve mensuelle gratuite en ligne alors que les scores seront comptabilisés grâce à une application digitale. Une finale sera également organisée en ligne sur les réseaux sociaux de la fédération internationale.
  • L’UEFA a signé un partenariat avec l’entreprise numérique française My Coach pour développer une application à destination des équipes de futsal européennes. L’application UEFA Futsal Coach App donnera notamment un accès à de nombreux plans d’entrainement destinés aux entraineurs ce qui doit renforcer par la même leur professionnalisation.
  • Dans un contexte de crise sanitaire persistante, les exploitants du Levi’s Strauss Stadium de San Francisco ont annoncé que les paiements au sein de l’enceinte se feront désormais entièrement grâce au cashless. Dans le même sens, le club de football anglais de Southampton s’est doté d’une solution de billetterie intelligente devant faciliter la distanciation sociale au sein des stades et ainsi optimiser les capacités d’accueil.
  • A l’occasion du Grand Prix de l’Eifel, la Formule 1 a diffusé sa première course gratuite sur YouTube. 1,7 millions de fans ont assisté au GP en moyenne alors que le nombre d’abonnée à la chaine de la F1 à fait un bond de 500 000 followers pendant la seule durée de la course.
  • Le Tour d’Espagne 2020 a mis au point une solution de reconnaissance faciale afin d’éviter aux coureurs de signaler leur présence par une signature manuscrite. La Vuelta souhaite en ce sens réduire les possibilités de transmission de la Covid-19 au sein du peloton.

Les Brèves

  • La LFP a signé un partenariat avec le réseau social Tik Tok afin de renforcer l’expérience des fans et d’animer les communautés de supporters. Comptant 1,1 millions de followers sur son compte moins d’un an après sa création, la LFP proposera notamment des livestreams de matchs, des jeux concours ou encore des challenges digitaux via le réseau social avec ce nouveau partenariat.
  • Le Chambéry Savoie Mont Blanc Handball a mis au jour un nouveau jeu digital visant à animer la communauté de spectateurs pendant la mi-temps des matchs. Grâce à l’application du club, les supporters pourront ainsi se livrer à un blind test digital permettant d’afficher les résultats des participant en direct sur les écrans géants de la salle du club.
  • La FFF a lancé sa nouvelle plateforme OTT FFFTV qui recensera l’ensemble des contenus vidéos produits par la fédération. Les fans auront ainsi un accès gratuit à des directs, à des interviews exclusives ou encore à des vidéos inside.
  • Le LDLC ASVEL a mis à jour un nouveau programme entièrement digital et accessible à tous précédant les matchs et intitulé « Soir de match ». Grâce à ce programme, les fans ont ainsi accès à toutes les informations nécessaires, des dernières actualités du club aux compositions d’équipe et ce sur le support numérique de leur choix.
  • Dans le cadre du RG Lab, France Télévisions s’est associé aux deux partenaires du tournoi Roland-Garros, Orange et Oppo, afin de d’expérimenter la 5G durant le tournoi. Ainsi, en utilisant ce futur standard de la téléphonie, les spectateurs possédant un smartphone Oppo ont pu suivre un match en choisissant leur caméra de prise de vue, et des images en 8K et 360 degrés ont été produites sur le court Suzanne Lenglen puis diffusées.

Un peu de lecture

La 5G, une menace pour beaucoup, une opportunité pour le sport, Blog Le Figaro

Si l’arrivée de la 5G a reçu un accueil mitigé sur le territoire français, les possibilités qu’offre cette nouvelle technologie au secteur sportif sont multiples et potentiellement structurantes en matière de fan experience notamment. Le Bayern Munich apparait comme un pionnier en Europe dans l’utilisation de cette technologie.

L’article ici

Quelles innovation le coronavirus a-t-il apporté au sport ? 360 Sport

Face à l’annulation de nombreuses rencontres ou à leur tenue à huis-clos, les clubs ont dû repenser les liens qui les unissent à leurs fans. Le numérique et la conception de stades virtuels ont participé à animer les communautés de supporters et à soutenir le spectacle sportif.

L’article ici

The Sport Industry’s Gen Z Problem, Morning Consult

Alors que les Millenials, génération ayant grandi dans les années 2000, sont particulièrement friands de sport et de spectacle sportif, la nouvelle génération Z serait, elle, bien moins intéressée par les compétitions sportives.

L’article ici

The many faces of sports fans across Europe, YouGov Sport

YouGov Sport a réalisé une étude sur les habitudes des fans de différents pays. Cette étude s’intéresse notamment à la manière de consommer le sport et à l’utilisation par les fans européens des réseaux sociaux.

L’article ici

Les stades de sport, de football notamment, s’équipent de la 5G, pour quoi faire ?, Services Mobiles

Pour les évènements sportifs et les stades de sport, le potentiel de la 5G dans l’amélioration de la fan experience est considérable et représente une réelle alternative face aux restrictions du nombre de fans dans les enceintes sportives. Le FC Bayern Munich et Deutsche Telekom se sont d’ores et déjà engagés dans le développement de la 5G au sein de l’Allianz Arena, et ils ne sont pas les seuls.

L’article ici

L’étude du mois

PwC Switzerland a publié une étude sur l’état de l’industrie du sport dans le contexte de crise sanitaire actuelle. Elle souligne notamment l’opportunité que peut représenter la digitalisation et la monétisation des données numériques pour les clubs et acteurs sportifs. La modification des moyens de consommer le spectacle sportif est également évoquée. Cliquez ICI pour accéder à l’étude.

Le tweet du mois

Du côté du esport

  • Une quarantaine de gamers français se sont réunis à l’occasion d’un marathon caritatif de 55 heures au profit d’Amnesty International, diffusé sur Twitch notamment. Ce marathon appelé ZEvent a permis de récolter plus de 5,7 millions d’euros pour l’ONG, un nouveau record mondial pour un tel évènement. Cliquez ICI pour retrouver le reportage produit par Brut.
  • Le footballeur sénégalais Salif Sané a lancé sa propre structure de esport. Celle-ci sera composée d’une équipe du jeu FIFA, avec la présence de nombreux joueurs professionnels, ainsi que d’une Académie réunissant plusieurs espoirs de la discipline.
  • PwC Switzerland a publié une enquête sur l’industrie du sport (étude déjà évoquée ci-avant), soulignant notamment la dynamique positive de l’esport. La crise sanitaire a en effet participé à une forte augmentation du nombre de streams pour des compétitions esportives alors que les structures souhaitant développer des activités de esport se sont dans le même temps multipliées. Cette dynamique pousse ainsi à évoquer une « émancipation » de l’esport.
  • La plateforme française d’incubation consacrée au esport, Level 256, a dévoilé sa 3e promotion d’entrepreneurs le 23 septembre dernier. Parmi les 8 porteurs de projet sélectionnés figurent notamment Get in Game, une startup qui scénarise des événements esport et permet aux participants d’être physiquement immergés dans un univers grâce à l’utilisation de la 3D.
  • Le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo a lancé une campagne caritative esportive appelée Dream Charity Battle 2020 réunissant différents athlètes nippons. Cette campagne vise à collecter des fonds qui seront destinés aux sportifs dans leur préparation aux Jeux et voit s’opposer les athlètes sur le jeu officiel de Tokyo 2020 avec une diffusion en streaming.
  • La Fédération française de football a organisé le IA Draft, une nouvelle édition du tournoi national esport organisé sur le jeu FIFA 21. Cette compétition s’inscrit dans la stratégie de développement du esport lancée en 2017 par la fédération.

Le Thème Hors sport

La digitalisation des universités

La crise Covid-19 a mis les outils numériques des universités à rude épreuve. Durant le confinement, tous les étudiants n’ont pas eu la chance de pouvoir poursuivre et terminer leur semestre d’étude. En effet, nombreuses étaient les universités ne disposant pas des capacités technologiques nécessaires pour s’adapter et dispenser l’ensemble de leurs modules d’enseignement en ligne. La nécessité pour les universités de rattraper leur retard et d’effectuer leur transition numérique n’a jamais été aussi urgente, puisque le maintien de l’enseignement face aux conditions sanitaires actuelles en dépend.

Cependant, si le développement d’offres pédagogiques 100% digitales a été le sujet phare de l’année 2020, le processus de digitalisation des universités va bien au-delà de l’offre de cours en ligne.

Les solutions numériques développées dans certaines universités connectées sont très diverses. Elles se matérialisent par la mise à disposition d’outils et de ressources pédagogiques (Pack Microsoft Office 365, Zoom, Klood, Moodle ect.) qui viennent complémenter les enseignements dispensés pour soutenir l’apprentissage des étudiants, mais peuvent aussi prendre la forme d’applications dédiées visant à animer la « vie étudiante » ou faciliter les démarches administratives.

L’attractivité des universités est notamment mesurée dans les différents rankings d’universités et l’expérience digitale offerte aux étudiants y joue un rôle important, puisque la « génération Z » est composée de « digital natives » (individus nés après 1995) dont les choix de formation peuvent être largement influencés par ces rankings, mais aussi par la qualité de l’offre d’expérience digitale.

L’expérience académique digitale et la montée en compétences numériques

Enseigner et étudier à distance

Cette année 2020 aura marqué un tournant pour le fonctionnement des universités : les cours en ligne sont devenus une norme à laquelle professeurs et étudiants ont dû s’adapter, non sans difficultés, et en un temps record.

Aujourd’hui, les cours sur les plateformes de vidéoconférence telles que Zoom, Skype, Google Classrooms ou Teams sont largement répandus, et s’ils ne pourront jamais remplacer l’apport social des cours « en présentiel », ils ont malgré tout permis d’assurer la poursuite des cycles pédagogiques de la majorité des universités, et ce, malgré les conditions sanitaires actuelles.

Par ailleurs, de nouvelles fonctionnalités ont été développées pour favoriser les interactions entre les étudiants et les professeurs. Lever la main, partager son écran, échanger par messages dans le chat, séparer la classe en plusieurs salles de travail virtuelles… toutes ces possibilités vise à recréer une « classe virtuelle », avec l’option replay des cours en plus !

Malgré les dysfonctionnements techniques rencontrés au début de cette transition digitale express de l’enseignement, un certain nombre d’étudiants et de professeurs ont été initiés à utiliser les outils de vidéoconférence – un acquis pédagogique plus que nécessaire pour garantir aux étudiants une entrée sur le marché du travail en phase avec les méthodes de travail des entreprises.

Apprendre à utiliser outils numériques

Effectivement, les entreprises aussi se digitalisent, et d’après une étude de Jis publiée en 2017 (avant la crise Covid-19 donc), 72 % des employeurs britanniques n’iraient pas plus loin dans les entretiens avec les candidats qui n’ont pas des compétences numériques de base, et 90 % des nouveaux emplois exigeraient dans une certaine mesure des compétences numériques.

La montée en compétences numériques des étudiants est donc primordiale, et si l’utilisation intensive des plateformes de vidéoconférence s’est développée au cours des derniers mois au sein des universités, de nombreux autres outils numériques existent et doivent être maitrisés par les étudiants pour faciliter leur entrée sur le marché du travail. L’offre digitale des universités joue donc un rôle non négligeable dans son attractivité auprès des étudiants.

L’offre de « Pack Microsoft Office 365 » peut par exemple être délivrée à tous les étudiants d’un établissement, afin de leur offrir les logiciels et applications nécessaires pour réaliser leurs études : Sharepoint, PowerPoint, Excel, Teams ect. Ces outils étant aussi largement utilisés dans le milieu professionnel, il s’agit de permettre aux étudiants d’améliorer leurs compétences numériques en fonction des attentes du marché du travail. Avec Gmail, Google Docs, Google Meet, Google Chat, Google Sheets, Google Slides ect., Google se positionne en réelle alternative au Pack Microsoft Office 365.

Par ailleurs, certains établissements se sont tournées vers les plateformes de « Learning Management System » (LMS) – des plateformes de formation spécialisées en e-learning qui permettent de partager du contenu pédagogique. La plateforme Moodle en est un exemple et a été adoptée par de nombreuses universités. Elle permet aux étudiants et professeurs de partager des ressources pédagogiques, les vidéos des cours en replay, et d’échanger dans le chat de la plateforme.

De plus, les plateformes LMS proposent aux étudiants de devenir acteurs de leur apprentissage en mettant à leur disposition des modules de formation complémentaires en e-learning. Et la numérisation des ressources pédagogiques – traditionnellement disponibles uniquement au sein des bibliothèques universitaires – permet de consulter en ligne des livres, des articles et diverses ressources. A savoir que les ressources n’ayant pas été numérisées sont au moins référencées en ligne pour faciliter leur emprunt en bibliothèque.

Aujourd’hui, l’accès aux outils numériques et la qualité de formation digitale offerte par les universités peut être déterminante pour l’intégration des étudiants sur le marché du travail. Pour autant, la digitalisation des universités ne passe pas qu’à travers leur offre de formation à la gestion des outils numériques.

La vie étudiante connectée 

Les universités se digitalisent aussi dans l’optique d’augmenter leur attractivité sur le « marché des universités ». Elles espèrent attirer les étudiants avec les meilleurs potentiels académiques et grimper dans les différents rankings mondiaux des Top universities.

Les applications mobiles pour faciliter et animer la « vie étudiante » : focus sur la Technical University of Munich

Outre les offres de formation et d’accès aux outils numériques, les universités développent des applications pour améliorer l’expérience digitale de leurs étudiants, en plus de faciliter et d’animer leur « vie de campus ».

La Technical University of Munich (TUM), top 1 des universités allemandes, a par exemple développé sa TUM App, qui permet à ses étudiants d’accéder à de nombreuses fonctionnalités très pratiques : l’accès à leurs résultats, à leur emploi du temps, à un service de géolocalisation sur le campus (roomfinder), aux menus des différentes cantines, à des chats, aux actualités de l’université, ou encore, aux horaires en direct des moyens de transport à proximité de l’université.

Par ailleurs, l’application facilite les démarches administratives des étudiants qui peuvent compléter leurs démarches d’inscription via l’application, et régler leurs frais de scolarité ou ajouter de l’argent sur leur carte d’accès à la cantine. Aussi, ils peuvent réserver des salles d’études, ou encore, visualiser en direct le nombre de places disponibles au sein des différentes bibliothèques. L’université disposant de différents campus au sein de la ville, ces fonctionnalités permettent d’économiser un temps considérable en rendant chaque déplacement « utile ».

L’utilisation des réseaux sociaux pour améliorer l’attractivité de l’université

Dans l’optique de développer leur attractivité, de plus en plus d’universités s’activent sur les réseaux sociaux et cherchent à animer leur communauté d’étudiants. Par ailleurs, les parents d’étudiants, le staff et les alumnis représentent des communautés distinctes de followers qui sont intéressés par la vie de campus et les actualités de l’université.

Les classements dans les rankings mondiaux des universités corrèlent relativement bien avec leur position dans les tops d’universités les plus suivies sur les réseaux sociaux. C’est sans surprise que l’on retrouve les universités d’Oxford, d’Harvard, de Stanford ou encore de Cambridge dans les universités disposant des communautés de followers les plus larges.

En illustrant les actualités du campus, en présentant les différents projets menés par les étudiants et les professeurs, ou en mettant en lumière les différentes offres pédagogiques, les universités développent un canal de communication auquel les « digital natives » sont sensibles.

 

Finalement, la crise Covid-19 a largement accéléré le processus de digitalisation des universités en faisant de l’offre de cours en ligne une condition sine qua non au maintien des cycles pédagogiques. Cette digitalisation express a permis de former, non sans difficultés, professeurs et étudiants à l’utilisation des plateformes de vidéoconférence. Pour autant, la gestion des outils numériques s’avère faire partie des compétences nécessaires pour les étudiants qui s’apprêtent à entrer sur le marché du travail, et c’est la raison pour laquelle l’offre digitale des universités participe largement à définir leur attractivité, et leur classement dans les différents rankings. Pour autant, le processus de digitalisation des universités ne se limite pas à l’offre de formation et d’accès aux outils numériques. En effet, de nombreuses universités se sont tournées vers les applications et les réseaux sociaux afin d’animer et de faciliter la vie de leurs étudiants et professeurs, tout en augmentant leur attractivité.