Le Ministère des Sports, la Fédération française de football, l’Association nationale des sports professionnels et les ligues professionnelles de basket, football, handball et rugby ont souhaité la réalisation d’une étude sur la connectivité des enceintes sportives. Il s’agissait notamment de faire un état des lieux de la situation des infrastructures existantes et de l’offre française ainsi que d’élaborer un programme fonctionnel et des solutions opérationnelles utiles pour chaque enceinte et chaque club résident. 

Les acteurs ont décidé de poursuivre cette démarche autour d’une newsletter mensuelle sur la digitalisation des événements sportifs.

Les infos du mois

Les Brèves

 La Ligue de football professionnel a inauguré dimanche 9 février lors du match de ligue 1 PSG-OM un nouveau dispositif vidéo avec des caméras 5K et des ralentis à 360 degrés.
Pour y parvenir, la LFP a installé trente-huit nouvelles caméras 5K au Parc des Princes, seule enceinte équipée de ce dispositif en Ligue 1. Mais dès la saison prochaine, le Vélodrome de Marseille et le Groupama Stadium de Lyon en bénéficieront également.
 
Le Carrousel du Louvre, à Paris, a accueilli le 7 février la 2e édition des Trophées FFF de l’Innovation, organisée dans le cadre de la Global Sport Week 2020. Ces trophées ont été décernés par un jury composé d’experts internationaux (voir encadré ci-dessous), présidé par Florence Hardouin, directrice générale de la FFF.
3 start-up, une par catégorie, ont été distinguées :
  •  Catégorie FAN EXPERIENCE : SCEENIC (Royaume-Uni)
  •  Catégorie SPORT PERFORMANCE : PHYSIMAX (Israël)
  •  Catégorie RESPONSABILITÊ SOCIALE : TIRAKA (France)
Sporsora a également annoncé les vainqueurs de ses trophées de l’année 2020. Mon Petit Gazon (MPG) a remporté le prix de la start-up de l’année pour son application transformant les spectateurs de football en managers virtuels. Retrouvez le palmarès complet ici.
 
Le LOU Rugby dévoile son accélérateur de start-up dédié au sport business. En partenariat avec l’EM Lyon et GL Events, un accompagnementde 6 mois sera proposé aux start-up du milieu. Celles-ci bénéficieront notamment de mise en relation avec des partenaires potentiels, de session de formation sur la thématique du financement, ainsi que d’un suivi personnalisé. Les entreprises intéressées peuvent postuler jusqu’au 3 avril prochain.
La Métropole de Lille a lancé l’appel à projets « Objet sportif et stade connecté ». En partenariat avec hellolille.sport, le CTIC et la BPI, Lille souhaite attirer des porteurs de projets qui investissent dans le marché du sport. Le but est principalement de faire émerger des prototypes d’objets innovants, en rapprochant les entreprises entre elles.
Les lauréats bénéficieront notamment d’une bourse de 10 000€, d’une mise en relation avec des partenaires ou encore d’une mise à disposition des testeurs du Stadium Lille Métropole.
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 17 avril. Toutes les infos ici. 
 
AD’OCC Sport a lancé sa plateforme d’incubation à destination des start-up innovantes de la filière. Le programme comprend notamment un accompagnement de 12 mois au sein d’un club professionnel régional pour les entreprises sélectionnées. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 28 février.

Le Montpellier Handball a dévoilé sa nouvelle chaîne YouTube.
Déjà présent sur différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn) le MHB souhaite s’étendre sur la toile et agrandir sa communauté de fan qui compte déjà plus de 205 000 membres. Le club proposera différents contenus tels que des reportages, des résumés de matchs ou encore des tops buts. Une manière de se rapprocher des fans et de leur proposer des vidéos exclusives et immersives.

Les premières vidéos de la chaîne du Montpellier Handball sont en ligne sur YouTube.

L’avis de la SporTech

 

À l’international

Le club d’Arsenal a annoncé que le cashless serait le seul moyen de paiementà l’Emirates Stadium à partir du 1er mars. Cette décision a été prise afin d’améliorer le confort des spectateurs en réduisant les temps d’attente devant les buvettes notamment.

La Bundesliga a signé un nouveau partenariat avec Amazon Web Services. AWS sera ainsi chargé de collecter et fournir des données statistiques en temps réel au championnat allemand. Ces statistiques seront accessibles directement depuis les smartphones des spectateurs qui auront également accès à des contenus personnalisés en fonction des équipes supportées.

Le club du Benfica Lisbonne a lancé sa plateforme digitale de vidéos. Le club diffusera ainsi des contenus exclusifs et de manière quotidienne à ses fans afin que ceux-ci soient au plus près de leur équipe, une première au Portugal

10 startups ambitieuses et avant-gardistes du monde entier ont été sélectionnées comme finalistes pour l’Euroleague Basketball 2020 Fan XP Innovation Challenge. Un jury composé de professionnels du monde de la technologie a choisi les finalistes parmi 80 aspirants de 17 pays différents. Le défi ? Offrir des solutions pour créer la meilleure expérience Fan possible en radio, dans les stades ou sur des plateformes digitales. Les 10 finalistes, originaires de sept pays sur trois continents, présenteront leurs projets au 4YFN, l’exposition de démarrage de la CMM, avec plus de 25000 participants, du 24 au 26 février à Barcelone, en Espagne.

 

Un peu de lecture

Les trois premières start-up financées par le fonds d’investissement « Sport & Performance Capital » ont été présentées, jeudi, lors de la Global Sports Week.
Le PSG va proposer aux fans du monde entier d’acquérir des jetons numériques estampillés «$PSG » qui permettront d’influer sur certaines décisions du club. Une révolution dans le monde du sport.
L’AccorHotels Arena multiplie les initiatives pour enrichir l’expérience des spectateurs.
L’Arena de Bercy optimise ses offres au grand public, aux entreprises et aux producteurs d’événements, pour mieux répondre à la nouvelle façon de consommer un match ou un concert.

Le tweet de la semaine

Du côté du esport

Le footballeur Gareth Bale investit dans le esport. Le gallois a lancé sa structure Ellevens Esports. Celle-ci participera notamment à la coupe du monde du jeu vidéo Fifa, après avoir recruté plusieurs joueurs de renom.

L’Olympique Lyonnais a conclu un partenariat avec la Team LDLC et accroit son investissement dans le esport. L’OL participera à diverses compétitions à travers son équipe et devrait également ouvrir un nouveau centre esport à Lyon afin d’accueillir des évènements mondiaux.

Le CIO poursuit sa réflexion autour du esport. David Lappartient, président de l’UCI et responsable du groupe « esport et gaming » a ainsi présenté un rapport sur le sujet le 10 janvier dernier à Lausanne. Il y distingue notamment les jeux vidéos et le sport virtuel. Si les premiers sont écartés par le CIO et son président, Thomas Bach, le sport virtuel est lui étudié par le comité international. La possibilité de mobiliser les spectateurs à travers ces simulations sportives intéressent particulièrement le CIO.

AXA a lancé sa plateforme d’innovation à destination de studios et d’éditeurs de jeux vidéos. Le groupe français souhaite soutenir des développeurs de jeux vidéos que ce soit à travers une aide financière ou l’organisation de sessions de formation. Les résultats d’une première sélection de candidats ont été annoncés le 7 février alors que les premiers groupes de travail se réuniront les 14 et 15 février. Plus d’informations ici.

France Esport a publié un « Guide de l’organisateur » à destination des organismes souhaitant organiser un évènement esport. Ce guide aborde notamment les thématiques des obligations légales, de la communication ou encore des possibilités de financement entourant un tel évènement. Un guide à retrouver ici.

L’étude du mois

Capgemini et l’impact des nouvelles technologies sur la fan experience
Capgemini a réalisé un rapport autour de l’impact des nouvelles technologies sur la fan expérience et les manières de consommer le sport. On y apprend notamment que 69% des supporters utilisant les nouvelles technologies considèrent que celles-ci ont amélioré leur expérience, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des stades.

Le dossier thématique : La data dans le sport

Le sport n’a pas échappé à la révolution numérique impulsée par les nouvelles technologies. Apparu avec le développement d’internet, le big data ne cesse de s’étendre et de gagner en importance. Alors que les smartphones et autres écrans sont aujourd’hui omniprésents dans notre quotidien, leur utilisation génère un grand nombre de données numériques. Ces données, ou data, vont être stockées et traitées afin d’en tirer des grandes informations ou tendances. En ressortent notamment les préférences de consommation des clients d’une entreprise. L’enjeu économique est ainsi conséquent, puisque la collecte des données permet aux entreprises d’adapter leur offre et de cibler avec précision les attentes de leurs clients.

Le secteur des assurances a ainsi enregistré une importante révolution avec le développement de la data. La collecte des données permet aux compagnies d’assurance de prendre connaissance des habitudes et comportements de chacun de leurs clients. Une meilleure estimation des risques liés à chaque individu est ainsi possible, conduisant les compagnies à proposer des contrats adaptés et quasiment individualisés.

En découle inévitablement un enjeu de protection des données et d’utilisation de la data émise par chaque individu. De la visite d’un site web au simple like sur un réseau social, chaque fait et geste des utilisateurs va être conservé et potentiellement mobilisé afin de les cibler. Un cadre juridique se dessine ainsi depuis 2004 afin de réguler l’usage qui est fait de ces données.

Un autre enjeu essentiel autour de la data entoure notre capacité à stocker et traiter des masses de données croissantes. Alors que le volume de données devrait quadrupler entre 2020 et 2025, le risque de manque de main d’œuvre en capacité de traiter ces données est important.

La data bouleverse également le milieu du sport. Généralisée depuis 2007 dans le milieu sportif, les données touchent en effet à divers domaines liés au sport, tels que l’amélioration de la performance, le marketing ou encore le repérage de futurs talents.

Les clubs sportifs anglo-saxons, et notamment le baseball américain, ont été les premiers à se lancer dans l’analyse de ces données afin de parfaire leurs stratégies et d’accroitre leurs résultats. Le film Le Stratège, adapté du livre Moneyball de Michael Lewis (et tiré d’une histoire vraie), montre ainsi comment un entraineur de baseball, Billy Beane, a constitué son équipe en se basant sur les statistiques individuelles de chaque joueur. Une pratique alors avant-gardiste mais qui s’est aujourd’hui largement généralisée.
La data constitue aujourd’hui un enjeu essentiel pour beaucoup de structures professionnelles. Il en retourne pour les clubs d’enjeux tant sportifs que financiers. D’un côté, les entraineurs peuvent baser leurs stratégies sur les statistiques collectives de leur équipe mais aussi sur l’état de forme individuel de chaque joueur. Les données sont ainsi utilisées pour prévenir les blessures en évaluant la condition physique générale des joueurs, incluant par exemple le taux d’hydratation. L’intensité et la fréquence des courses, le placement préférentiel sur le terrain ou encore le rythme cardiaque sont autant de données qui sont analysées afin d’optimiser les performances individuelles et collectives. On estime en ce sens que plus de 4 millions de données peuvent être collectées lors d’un match de football professionnel.
Le marketing sportif n’est pas en reste face à cette digitalisation galopante. L’achat de place sur une billetterie en ligne permet ainsi aux clubs de collecter des informations sur leurs supporters afin d’affiner et d’individualiser leur offre. Certaines structures préfèrent, elles, utiliser les données collectées en externe comme la NBA qui vend sa data 250 millions de dollars à des sociétés spécialisées pour bookmakers. Les enjeux financiers entourant la data sont donc conséquents et justifient, en partie, l’intérêt croissant que les clubs lui accordent.

Il faut toutefois garder à l’esprit que l’utilisation de la data est particulièrement couteuse financièrement. Davantage que la collecte des données, c’est bien son analyse qui nécessite de grands moyens financiers. En outre, plus de 50% des projets de Big Data n’aboutiraient pas ou se solderaient par un échec. À l’heure de la digitalisation du sport, la data pourrait donc largement accroitre les écarts de niveaux existants entre les clubs qui auront les moyens de collecter et traiter les données et ceux qui ne pourront que regarder et constater cette évolution technologique. La data serait-elle synonyme de compétitions à deux vitesses ?

  • Data sport : une expérience nouvelle pour les supporters

L’utilisation des données ne révolutionne pas simplement le sport entre les lignes d’un terrain. Les tribunes sont en effet également affectées par cette digitalisation du monde sportif.
Loin de simplement choisir sa place en tribune, le supporter va pouvoir exprimer différentes préférences avant sa venue au stade, notamment via une application. Ces préférences seront utilisées pour singulariser son expérience. Des produits pourront ainsi lui être conseillés lors de son passage à la boutique du club alors que des places de stationnement disponibles à proximité du stade lui seront indiquées en temps réel.

L’Allianz Riviera propose également au public un service de livraison de boisson et sandwich directement à la place du supporter qui passe sa commande via une application mobile.
Le traitement des données peut également permettre aux spectateurs de se déplacer plus facilement au sein du stade. Outre l’affichage en temps réel du remplissage des parkings, certaines enceintes connectées utilisent des capteurs pour analyser les flux de personnes. Une telle analyse permet d’aiguiller et d’orienter les fans vers des entrées ou des buvettes moins engorgées, notamment grâce à des indications lumineuses. En résulte une limitation des effets de foule et donc une amélioration de la sécurité pour les supporters.
L’entreprise française Charvet a également mis en place un système de signalétique dynamique qui peut être installé sur le parvis des stades. Évoluant en temps réel et connecté aux réseaux sociaux, l’iGirouette inventée par Charvet optimise les indications fournies au public et participe également au désengorgement des flux de personne. Autant d’indications qui évitent aux supporters de s’impatienter dans les files d’attente.
https://www.youtube.com/watch?v=mi3t1pPeKhgD’autre part, la data permet également de compléter l’expérience des fans en leur fournissant des informations complètes sur le match. Que ce soit à l’Allianz Riviera de Nice ou au Groupama Stadium de Lyon, les fans peuvent désormais suivre en temps réel les statistiques de chacun des joueurs présents sur le terrain. Autant de nouvelles fonctionnalités qui permettent de moderniser et de compléter l’expérience des fans pendant leur venue au stade.
  • La F1 à l’avant-garde du data sport

Dans un sport où chaque millième de seconde peut être décisif, les données sont évidemment scrutées à la loupe et analysées minutieusement. La quantité d’information collectée par chaque écurie de Formule 1 est en ce sens colossale. On recense environ 200 capteurs dans chacune des voitures pendant une course, capteurs qui vont générer une quantité considérable de données.

L’enjeu autour de cette data est la vitesse de son transfert jusqu’aux ingénieurs afin que ceux-ci puissent déterminer en temps réel la stratégie à adopter. En analysant ces données, les ingénieurs doivent être en mesure de pouvoir prédire le comportement que va adopter la voiture et donc de prendre leurs décisions en conséquence. Dans un tel environnement baigné par la culture du chiffre, le traitement des données s’avère donc décisif.

Le manque de data ou le non-accès à celle-ci devient ainsi rédhibitoire. En effet, lors du Grand Prix d’Australie en 2008 Lewis Hamilton abandonna sa première place au profit de Sebastian Vettel après que son écurie ait mal calculé la distance qui les séparait. Cette erreur fut causée par le bug d’un des logiciels de Mercedes qui laissa échapper la victoire, soulignant par la même occasion l’importance fondamentale des données dans la course automobile moderne.

En ce sens, Claude Onesta, aujourd’hui responsable de la performance à l’Agence Nationale du Sport, modère cette surutilisation de la data dans le sport : « La data ne dit rien, elle ne fait qu’agglomérer des données. Elle n’a d’intérêt que si les gens savent s’en servir. Ce n’est qu’un outil : vous pouvez être le meilleur artisan au monde et être le plus piètre bricoleur qui soit. L’important, c’est la capacité à faire fructifier les données. »

  • Quelle place pour la France dans le data sport ? 

Face à la modernité et à la digitalisation affichée par le sport anglo-saxon, la France semble en retard dans le domaine du sport data. Alors que les épaulières des joueurs de NFL sont équipées de puces qui suivent leurs performances en temps réel et que les fédérations britanniques ont investi drastiquement dans le data, notamment pour repérer les futurs talents, le sport français ne possède aujourd’hui que des structures limitées en matière de données. La France se refuse ainsi à scientifiser le sport, contrairement à ses homologues anglo-saxons et doute des capacités de la data à améliorer les performances sportives.
Si l’explication culturelle apparait comme un élément de réponse à ce retard affiché, une considération plus technique semble également rentrer en ligne de compte. La France ne possèderait ainsi pas assez d’informaticiens pour collecter et traiter les données qu’impliquent le big data.
Toutefois, le sport français lance progressivement sa mue en direction du data sport. L’Agence Nationale du Sport et l’INSEP ont en ce sens signé une convention sur le développement du « Sport Data Hub » le 18 décembre dernier. Le but est avant tout d’améliorer les performances du sport français mais aussi de participer à la détection des jeunes talents ou encore d’optimiser les préparations tant individuelles que collectives. L’Agence nationale du sport et l’INSEP devraient travailler de concert avec les fédérations et les entraineurs, notamment, afin d’intégrer la prise en compte des données dans le sport français.
Certaines entreprises françaises permettent également au pays de rattraper son retard grâce à leur innovation. C’est le cas de Mac Lloyd qui produit et développe des trackers à destination des sportifs professionnels. L’entreprise, actuellement leader du secteur sur le marché français, a signé dès 2014 des accords avec l’Olympique Lyonnais ou le Racing 92. Mac Lloyd internationalise aujourd’hui ses activités grâce à sa technologie de pointe qui lui permet d’être implanté sur 4 continents différents. Une preuve de la qualité des produits développés qui peuvent participer à la digitalisation du sport français et à sa mise à jour en matière de data.

  •  Quelques chiffres

– En Europe, les investissements autour de la data ont augmenté de 27,4% entre 2017 et 2018
– Les 29 salles de NBA sont équipées de systèmes de tracking permettant de collecter des données. La ligue nord-américaine a signé un contrat d’exclusivité avec Second Spectrum en 2017. Ce programme de traitement des données reconnait et analyse plus de 5000 actions différentes aujourd’hui, contre une cinquantaine initialement
– 500GB de données sont collectées par voiture durant un weekend de course en F1

Au-delà des événements sportifs : Smart city et nouvelle connectivité des villes

Barcelone, Singapour & Helsinki

Dans un contexte de grande congestion des villes, le concept de Smart City invite à penser le renouvellement de la connectivité des métropoles. Alors que les villes sont à l’origine à elles seules de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Smart City pousse à réévaluer l’organisation des milieux urbain à travers une meilleure connectivité de ses différents services. Cette réorganisation passerait notamment par une utilisation accrue des nouveaux moyens technologiques et ce afin d’améliorer le bien-être des habitants et de faire émerger un modèle de ville durable.

La place des nouvelles technologies dans la connectivité et l’optimisation du fonctionnement des villes n’est pas négligeable. Celles-ci participent en effet à une meilleure compréhension des circulations et des besoins des citoyens, notamment via la collecte de données. Le traitement des données va permettre d’adapter et d’optimiser les services proposés, dans une stratégie qui se veut donc intelligente et évolutive. En ce sens, la ville de Los Angeles a placé des capteurs dans les conteneurs à ordure de la ville afin d’optimiser les tournées de collecte, preuve de la grande connectivité de la ville intelligente. A noter que de tels dispositifs commencent également d’être développés dans les stades, notamment à travers les solutions de l’entreprises ONET qui peuvent indiquer les taux de remplissage des poubelles d’une enceinte. Le renforcement de la connectivité, tant entre les services municipaux qu’entre les habitants, est donc un aspect essentiel de la Smart city se place dans une démarche de compréhension et d’écoute du besoin de ses habitants.

Les citoyens occupent une place centrale au cœur de ce modèle. Bien plus que la ville, c’est avant tout ses habitants qui sont intelligents et qui doivent donc être connectés et intégrés au sein des projets urbains. En résulte le partage et la circulation de l’information à laquelle chacun doit avoir accès. Paris a ainsi lancé en 2011 son site Open data sur lequel sont regroupées diverses données sur le fonctionnement de la ville ayant trait à la culture, à l’environnement ou aux finances publiques. La possibilité est également laissée à chacun de proposer des solutions pour améliorer les services municipaux, symbolisant le caractère participatif et connecté de la ville intelligente.

La connectivité du modèle de la ville intelligente recouvre donc plusieurs dimensions, qu’elles soient technologiques, durables ou citoyennes, dimensions que certaines villes ont d’ores et déjà décidé d’explorer en profondeur.

  • Singapour, un exemple mondial de connectivité en matière de transports

Ayant investi plus de 1 milliard de dollars pour des projets de Smart city en 2019 selon l’IDC, Singapour apparait comme une référence en matière de connectivité dans de nombreux domaines, et notamment en matière de circulation et de transport.
L’objectif poursuivi par la cité-État est de repenser les circulations de ses habitants et de limiter l’utilisation du véhicule individuel. Cette volonté passe notamment par une efficience des transports en commun puisque 45% des Singapouriens utilisent le bus mais également par un rapport nouveau à l’urbanisme. Le gouvernement favorise ainsi le développement de quartiers mixes rassemblant logements, emplois et loisirs afin de limiter les déplacements des habitants au quotidien.
Singapour se livre également à une grande analyse des données pour optimiser ses transports. Ainsi, après avoir constaté la congestion du métro et des routes entre 8 et 9h, la ville a mis en place la gratuité des transports publics avant 7h45. Résultats : une baisse des utilisateurs entre 8h et 9h.
La cité-État constitue donc un modèle de ville connectée à imiter, que ce soit au niveau des circulations et mobilités ou à travers l’image renvoyée par des ouvrages tels que les Supertrees.
Autant de possibilités dont tentent de s’inspirer certaines enceintes sportives, notamment afin d’optimiser les flux entourant les stades. Que ce soit une information en temps réelle sur le remplissage des parkings ou un affichage dynamique et évolutif pour guider les spectateurs, des solutions utilisant la connectivité se développent afin d’éviter les files d’attente et les flux importants. Des solutions permettant de désengorger les alentours des stades et d’améliorer le confort des spectateurs.
  • Helsinki et le quartier « Smart Kalasatama »

Le quartier de Kalasatama constitue la vitrine de la ville d’Helsinki en matière de connectivité. L’efficacité énergétique de Kalasatama est notoire alors que la ville vise la neutralité carbone d’ici 2035. Chaque bâtiment du quartier doit ainsi être équipé de panneaux photovoltaïques. Ces mêmes bâtiments sont également connectés au réseau urbain de chauffage, alimenté par des pompes à chaleurs qui récupèrent l’énergie des eaux usées de la ville. La gestion des déchets se fait grâce à des aspirateurs géants qui capturent les sacs poubelles pour les envoyer au centre de tri via des réseaux souterrains. L’objectif affiché est ainsi que chaque bâtiment atteigne la neutralité carbone quand les constructions seront finies en 2030.
Le quartier est également pensé comme une plateforme d’expérimentation et d’innovation. Les startups présentes à Kalasatama sont ainsi invitées à tester et développer leurs projets, projets qui intègrent et incluent les habitants. Les locaux ont, en effet, un droit de regard sur les projets qui sont menés au sein du quartier. Le bien être des habitants est une donnée inhérente à la création de ce quartier intelligent. Certaines parcelles ont par exemple été laissées à la disposition de coopératives d’habitants, afin que ceux-ci définissent de manière concertée leur propre projet.
La ville d’Helsinki a donc fait le choix d’associer innovation technologique et participation citoyenne au cœur de son quartier connecté et futuriste.
  • Barcelone ou la connectivité généralisée

Barcelone a fait, de son côté, le choix d’investissements « simples » mais qui apparaissent aujourd’hui comme particulièrement efficaces et fructueux. La ville dispose actuellement de plus de 19 000 capteurs, répartis sur différents biens publics et permettant de collecter diverses informations en temps réel. Informations qui, une fois traitées, améliore le bien être des habitants et permettent des économies non négligeables.
Ces capteurs sont notamment utilisés sur les lampadaires de la ville afin d’adapter l’éclairage à la densité de piétons présents dans une rue. Si les capteurs perçoivent une faible présence de riverains, l’intensité lumineuse des lampadaires diminuera. Cette innovation aurait permis à la ville de Barcelone de réaliser une économie d’énergie d’environ 30% pour son éclairage urbain. La connectivité de l’éclairage est aussi un sujet de réflexion dans les stades. Outre un éclairage en LED moins gourmand en énergie, le renouvellement des éclairages, et leur connectivité, peuvent participer à la sécurité, à l’ambiance ou encore à l’expérience des supporters au sein des enceintes connectées.
Ces capteurs, omniprésents à Barcelone, s’avèrent également particulièrement utiles en matière de stationnement. Ils indiquent ainsi aux automobilistes les places disponibles en temps réel, permettant par la même occasion de désengorger le centre-ville. Il est aussi possible pour les usagers de pré-réserver une place de stationnement. Autant de possibilités qui fluidifient les circulations urbaines et facilitent le quotidien des habitants.
La métropole barcelonaise mobilise également la data dans la gestion de son eau. Les données permettent d’évaluer les écoulements d’eau de pluie et d’ajuster l’arrosage public en conséquence. La ville aurait ainsi économisé 42,5 millions d’euros en consommation d’eau, soulignant la durabilité des solutions Smart city.Alors que Barcelone affiche de multiples caractéristiques de la ville intelligente, l’accueil des Jeux Olympiques a participé au dynamisme et à la modernité actuelle de la ville.  En effet, les JO de 1992 ont été l’occasion pour la ville d’installer 500km de fibre optique qui contribuent aujourd’hui au rayonnement de la métropole.