Le Ministère des Sports, la Fédération française de football, l’Association nationale des sports professionnels et les ligues professionnelles de basket, football, handball et rugby ont souhaité la réalisation d’une étude sur la connectivité des enceintes sportives. Il s’agissait notamment de faire un état des lieux de la situation des infrastructures existantes et de l’offre française ainsi que d’élaborer un programme fonctionnel et des solutions opérationnelles utiles pour chaque enceinte et chaque club résident. 

Les acteurs ont décidé de poursuivre cette démarche autour d’une newsletter mensuelle sur la digitalisation des événements sportifs.

Les infos du mois

L’avis de la Sportech

L’essor du Fantasy
Entretien avec Martin Jaglin, Co-fondateur de Mon Petit Gazon

A l’international

  • La reprise du championnat de baseball en Corée du Sud donne quelques pistes sur ce que pourrait être le « sport d’après ». Prise de température des joueurs avant l’entrée sur le terrain, port du masque pour les entraineurs et les arbitres ou encore interdiction de se taper dans la main pendant la rencontre, telles sont les nouvelles règles auxquelles doivent s’habituer les sportifs. D’autre part, si les tribunes sonnent vide en l’absence des spectateurs, les clubs redoublent d’imagination pour animer quelque peu le stade. Des bannières représentant des supporters ont notamment été installées dans les tribunes du stade de Incheon.
  • La fédération internationale de tir à l’arc a imaginé un tournoi virtuel pour combler l’impossible tenue des compétitions « physiques ». 8 archers se sont affrontés à distance entre le 1er et le 17 mai alors qu’une émission est également produite à distance et diffusée sur YouTube et Facebook notamment. Dans le même esprit, World Athetics a diffusé en direct « l’Ultimate Garden Clash », une compétition de trois sauteurs à la perche (avec les deux derniers recordmen du monde, Renaud Lavilennie et Arnaud Duplantis, qui concouraient depuis leur jardin. Un succès sur le web !
  • La période de confinement et l’arrêt des compétitions sportives a marqué le fort développement du réseau TikTok chez les clubs professionnels. Dans cette lancée, le Bayern de Munich a signé un partenariat avec la plateforme de vidéo chinoise.

Brèves / Les initiatives en lien avec la crise sanitaire

  • Le Festival International des sports extrêmes (FISE) qui devait se tenir à Montpellier fin mai, verra bien le jour mais sous forme numérique. Les participants sont ainsi invités à envoyer des vidéos de leurs performances qui seront évaluées par des juges et par le public. Les organisateurs de l’évènement espèrent générer 20 millions de vues en ligne avec cette édition virtuelle.
  • Vogo s’est associé avec des scientifiques du CNRS ainsi qu’avec la société SkillCell afin de mettre au point des tests salivaires de dépistage du coronavirus. La startup montpelliéraine du sport travaille notamment sur le développement d’une application devant permettre la lecture numérique du test. Celle-ci devrait être disponible à la fin du mois de mai.
  • La FFF a imaginé un jeu digital ludique permettant aux plus jeunes de tester leurs connaissances sur le foot.
  • La Team Chambé annonce l’ouverture d’un channel Whatsapp « Channel Team Chambé Business ». Ce fil d’info, à destination du réseau de partenaires du club de handball de Chambéry, sera alimenté quotidiennement avec des informations, bons plans et mises en réseau.
  • A l’image des Girondins de Bordeaux et de leur cagnotte solidaire en ligne intitulée « Pièces blanches », les clubs de football professionnels ont multipliés les initiatives solidaires afin de lutter contre le Covid-19, bon nombre d’entre elles ayant une forte portée digitale. Récapitulatif des initiatives ici.
  • Le Dunkerque Handball a organisé un match virtuel afin de remplacer la dernière rencontre de championnat qui devait avoir lieu le 13 mai. Les fonds récoltés à travers la billetterie de cette rencontre virtuelle seront reversés au Centre Hospitalier de Dunkerque.

Le tweet du mois

A l’aune du retour à la compétition de la Bundesliga allemande, le club du Borussia Mönchengladbach a imaginé une solution pour que ses supporters soient présents en tribune malgré le déroulement des matchs à huis clos. Le club propose ainsi à ses fans d’avoir leurs silhouettes imprimées sur du carton et disposées en tribunes. 12 000 cartons ont d’ores et déjà été commandé alors que l’ensemble des bénéfices réalisés seront reversés à la recherche contre le Covid-19 et à la fondation du club.

Du côté du esport

  • Interrogé au sujet des liens qui peuvent exister entre la préparation des sportifs et celle des esportifs, Thierry Ascione, responsable du pôle performance de la Team Vitality constate l’existence de nombreux liens entre les deux pratiques. Ancien tennisman professionnel et entraineur aujourd’hui de Jo-Wilfried Tsonga, Thierry Ascione souhaite en ce sens favoriser le partage d’expériences entre les gamers et athlètes dont ils s’occupent.
  • Le tournoi eFoot de la FFF s’est déroulé du 11 au 16 mai et a enregistré plus de 900 participants sur certaines étapes locales. La finale, organisée par la Ligue du Football Amateur, a vu la Normandie l’emporter face aux Pays de la Loire.
  • Le Five et Nicecactus ont organisé un tournoi du jeux vidéo FIFA20 aux bénéfices de l’Institut Pasteur. Cette compétition a réuni plus de 2700 joueurs alors qu’un euro devait être reversé à l’Institut pour chaque participant.
  • Si le confinement a favorisé l’organisation de nombreuses compétitions esportives, le esport a tout de même été touché par la crise sanitaire principalement à travers le ralentissement du marché publicitaire. Pour autant, Nathan Reznik, co-fondateur de Bold House, agence spécialisée dans la production de contenus gaming, considère que de nouveaux usages sont nés du confinement et que de nouvelles opportunités pourraient apparaitre pour le secteur dans cette continuité. Interview ici.
  • La Formule 1 organise depuis le 22 mars dernier des Grands Prix virtuels opposant certains de ses pilotes. Dans cette lancée, le français Romain Grosjean a lancé sa propre écurie virtuelle, nommée R8G e-Sports. De quoi créer des liens durables entre les pratiques virtuelles et réelles ?
  • Coureur chez l’équipe Groupama-FDJ, le cycliste David Gaudu a grimpé l’Alpes d’Huez avec le streamer Pierre-Alexis Bizot via l’application Zwift. 60 000 personnes ont assisté en ligne à la fin de l’ascension qui a symbolisé un nouveau pont entre sport et esport.

L’étude du mois : le concept de gamification

La LFP a réalisé avec Leaders une étude autour du concept de gamification qui participe au fan engagement.

 

Consulter l’étude ICI

 

Le dossier thématique

Le « fan engagement », ou l’indispensable animation de leurs communautés par les clubs

De nombreux clubs de clubs se sont historiquement créés dans la continuité d’une activité entrepreneuriale et avec un fort ancrage territorial. Ces éléments ont donc participé à la construction de communautés d’appartenances liées par le sport. L’attachement à un club traduisait ainsi le partage de certaines valeurs, d’une histoire commune et de liens forts avec un territoire donné. Le jour de match permet aux fans d’exprimer la passion qu’ils vouent à leur club et de se réunir au sein de différents groupes de supporters. Le développement du numérique et la croissante connectivité des enceintes fait évoluer les liens unissant le club et ses supporters. La digitalisation participe à la diversification des relations entre le club et ses supporters. Ces liens dépassent aujourd’hui le simple cadre du jour de match tout en enrichissant l’expérience lors du match day.

Le fan engagement renvoie aux différents moyens qui permettent aux clubs d’animer et de mobiliser leur communauté de supporters. Les nouvelles technologies et le digital offrent une multitude de possibilités d’animation aux clubs. Accès à des informations en temps réel pendant le match, échanges numériques entre supporters après les rencontres ou encore création de chaines OTT, les opportunités sont nombreuses pour les clubs. De plus, si le fan engagement renforcent les liens existants avec les supporters de la première heure, il peut aussi participer à la diversification des publics atteints. Dans un contexte de mondialisation des évènements sportifs et de diffusion planétaire des rencontres, la connectivité du fan engagement permet la création de ponts avec des communautés étrangères de supporters. Même à des milliers de kilomètres, ceux-ci peuvent participer quotidiennement à la vie du club et à l’animation de sa communauté.

Le fan engagement constitue donc un puissant outil au service du développement des clubs. Les technologies permettant son fonctionnement doivent toutefois rester des supports pour les organisations sportives et ne pas être perçues comme une finalité en soit. Ces supports se doivent de favoriser l’interaction humaine et les échanges entre le club et ses fans. En dépend la conservation d’un lien de proximité avec les supporters.

Fan engagement : l’importance de l’expérience spectateur

S’il est bien un moment privilégié d’échange et de communion entre un club et ses supporters, c’est le jour de match. Celui-ci reste la finalité pour une majeure partie d’organisations sportives et permet la réunion des fans d’une même équipe. Le match day représente ainsi un enjeu important de fan engagement pour les clubs. Dans le même temps, le développement du numérique leur offre différentes possibilités d’animation des communautés pendant le déroulement de la rencontre.

La principale transformation découlant de la connectivité des enceintes, c’est la position active face à l’évolution du match dans laquelle le supporter va être placé. Muni de son smartphone, il va avoir accès en temps réel à un grand nombre d’informations sur le spectacle se déroulant devant lui. Distance parcourue par les joueurs, nombre de tirs tentés ou encore ralentis des actions précédentes, le supporter possède toutes les clés nécessaires pour compléter son expérience. Une telle connectivité permet également de proposer des contenus individualisés à chacun des fans. Les préférences de chacun des utilisateurs seront prises en compte dans le contenu proposé, participant dans le même temps à rapprocher les fans ayant des préférences similaires. L’application mobile du Parc OL permet ainsi d’accéder à un grand nombre d’informations sur le match en cours tout en échangeant leurs photos du stade sur la plateforme sociale de l’application.

Cette volonté de placer le spectateur dans une posture active est également renforcée par différentes animations, rendues possible par le digital. Le but de ces animations est d’intégrer véritablement le supporter au sein du spectacle que constitue la rencontre sportive. Il doit en faire partie intégrante afin de singulariser son expérience et renforcer les liens qu’il noue avec le club. L’Allianz Riviera de Nice est par exemple équipée d’une caméra à 360° permettant de prendre des photos des tribunes et des spectateurs. Le supporter aura accès à ces photos et pourra se « taguer » sur celle-ci, lui permettant par la même occasion de garder un souvenir de son expérience au sein du stade. Des tifos numériques peuvent également être imaginés à travers l’utilisation par les fans de leurs smartphones. D’autre part, la généralisation des écrans géants au sein des enceintes permet l’interaction des supporters à travers la mise en place de fancams notamment. Autant de dispositifs permettant au spectateur de devenir acteur de la rencontre.

Symbole de l’attention que le club porte à ses supporters, il est possible pour ces derniers de renseigner leur satisfaction quant au déroulement et à l’organisation de la rencontre. Ils peuvent de même signaler la survenue d’un problème potentiel au sein des tribunes. Un tel signalement sera suivi d’une intervention par les équipes techniques de l’enceinte et ce afin de favoriser le confort et la satisfaction des fans.

Afin de récompenser ses supporters les plus fidèles, la franchise NBA de Sacramento a de son côté imaginé un programme de fidélité numérique. Celui-ci réside dans une application mobile notifiant les supporters abonnés de différentes promotions auxquelles ils peuvent avoir accès pendant un match. Des contenus exclusifs seront également proposés à ces fans. La franchise américaine a ainsi conçu un programme de fidélisation s’activant au cours même de la rencontre, incitant d’autant plus les supporters à se déplacer.

Engager ses communautés, en dehors du stade

Bien que le jour de match soit le point d’orgue pour beaucoup de supporters dans leur relation avec le club, les liens existants se poursuivent tout autant une fois la rencontre terminée. Différents services permettent d’animer les communautés et ce même en dehors du stade. Avec la digitalisation actuelle, le fan engagement débute avant même l’entrée dans l’enceinte. Les renseignements fournis par les fans dans les applications mobiles consacrées contribuent à l’affinement et à la personnalisation de l’offre proposée par le club. La billetterie indiquera ainsi à chaque spectateur les places disponibles dans le stade en fonction de ses préférences. La possibilité de visualiser le terrain depuis la place achetée et grâce à un outil 3D se généralise également dans les billetteries en ligne. Une façon d’éviter les déceptions et de s’adapter aux envies de chaque spectateur. La billetterie du Camp Nou de Barcelone s’est notamment équipée de cet outil.

Le confort du supporter est pris en compte à chaque étape qui doit le mener jusqu’au stade. Certaines applications mobiles de clubs, enrichies par des solutions existantes (CityMapper, GoogleMaps, Waze, …), facilitent ainsi l’accès à l’enceinte. De tels outils fluidifient l’expérience proposée aux supporters et participent à leur satisfaction globale.

Les clubs développent dans le même sens des solutions permettant de fidéliser les supporters une fois l’évènement achevé. Les enquêtes de satisfaction, proposées à l’issue des rencontres, agissent en ce sens. Elles permettent aux clubs de s’adapter aux besoins et envies des spectateurs afin de renforcer la fan experience. Les applications mobiles donnent par ailleurs la possibilité de se replonger dans une rencontre après même le coup de sifflet final. Sélection des meilleurs actions, mise à disposition des plus belles photos ou encore interviews d’après match, les contenus venant compléter l’expérience sont nombreux. La dimension participative et interactive demeure présente dans cette étape du fan enagement. Il peut par exemple être proposé aux fans de voter pour le meilleur joueur du match ou pour la plus belle action de la partie.

  • Animer ses communautés quand le spectacle sportif s’arrête…

 Plongés dans une situation inédite d’annulation des compétitions sportives, les clubs ont perdu ces dernières semaines le principal moyen d’animation et d’engagement de leur communauté. Si certaines solutions existaient au préalable de la crise sanitaire, la période actuelle a toutefois incité les organisations sportives à innover et à redoubler d’imagination pour maintenir le lien qui les unit avec leurs supporters.

Les clubs se penchent depuis quelques temps sur le développement de plateformes OTT. Celles-ci permettent de proposer des contenus spécifiques à une communauté donnée. Les clubs utilisant l’OTT mettent ainsi en ligne des vidéos permettant de suivre l’équipe supportée au quotidien à travers le suivi des entrainements, des interviews de joueurs ou encore l’organisation d’émissions. Une telle plateforme participe à renforcer la « culture club » des fans à travers la rediffusion de matchs historiques et de moments clés dans la vie de l’organisation. L’histoire de la structure sportive, il en est évidemment question dans les musées des clubs qui connaissent également un fort développement. Mélangeant des objets de collection et des innovations digitales, ces musées permettent aux fans de s’imprégner de la culture de l’organisation sportive. L’expérience se veut bien souvent interactive et ludique. L’ASM de Clermont Ferrand donne par exemple la possibilité aux visiteurs de son musée interactif de transformer un essai à travers un outil digital. La visite d’un stade peut s’inscrire en complément de celle du musée du club lorsque celui-ci y est implanté, permettant ainsi de faire vivre l’institution en dehors des jours de match.

Pendant le confinement, les organisations sportives ont imaginé différents dispositifs permettant la mobilisation de leur communauté. L’organisation de live, ouverts à tous via les réseaux sociaux, a particulièrement été prisée. La Liga espagnole a par exemple organisé un championnat virtuel sur le jeu FIFA20, opposant les joueurs des différentes équipes. Les fans ont ainsi eu accès aux rencontres et ont pu supporter leurs équipes respectives à distance. Dans une lutte collective contre la crise sanitaire, les clubs n’ont pas été en reste et ont multiplié les initiatives solidaires et digitales. Que ce soit la création de cagnotte en ligne, la vente aux enchères d’objets de sportifs ou encore la vente de places pour des matchs virtuels, les actions ont été nombreuses. Ces opérations, permises par le digital, ont contribué à la lutte contre l’épidémie tout en soulignant la solidarité des communautés de supporters. Les liens unissant organisations sportives et fans ont ainsi largement été entretenus sinon renforcés par la période.

Thème Hors sport : la connectivité des mobilités

Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, les transports et mobilités des individus sont aujourd’hui largement questionnés et pointés du doigt. Les transports constituent en effet une importante source de pollution et sont responsables de 29% des émissions de gaz à effet de serre en France, soit le premier secteur polluant devant l’agriculture. Les villes et métropoles enregistrent actuellement d’importants problèmes de congestion. La récurrence des phénomènes d’étalement urbains, découlant de la progressive concentration de la population dans les villes, participe à l’allongement des trajets effectués quotidiennement par les individus. Si les moyens de mobilités à la disposition des usagers se diversifient et se modernisent, ils ne parviennent toutefois à limiter la congestion actuelle. L’utilisation de la voiture est en ce sens au centre de nombreuses réflexions. La moitié de l’espace public de circulation lui est ainsi réservé à Paris. Pourtant, seuls 12% des habitants prennent quotidiennement la voiture pour aller travailler. Un tel constat invite ainsi à repenser les mobilités existantes au sein des villes. Pour se faire, les nouvelles technologies apportent un certain nombre de solutions potentielles.

La multiplication des données numériques, conjuguée au perfectionnement des système de collecte de la data, permet ainsi d’avoir des informations en temps réel sur l’état du trafic urbain. Autant d’informations qui participent au remodelage des mobilités existantes et à la prise de décision publique. De leur côté, les smartphones permettent aux usagers d’accéder à de nouveaux services de mobilités et à une plus grande quantité d’informations sur les mobilités qui leurs sont accessibles. Dopés à la data et à l’intelligence artificielle, les services de mobilités se modernisent et renforcent leur connectivité. Les villes constituent en ce sens d’importants laboratoires d’expérimentation, alors même qu’elles concentrent une majeure partie des problématiques liées aux mobilités.

Toutefois, si les nouvelles technologies semblent profondément remodeler les mobilités urbaines, les territoires ruraux ne connaissent eux pas de révolution et restent largement dépendants de la voiture. La mobilité de demain ne serait-elle pas pour autant synonyme d’une meilleure connexion entre les différents territoires ?

Circulation de l’information et désengorgement

Les villes doivent aujourd’hui évoluer avec un nombre croissant d’habitant, accentuant la pression qui pèse sur les mobilités urbaines. L’enjeu essentiel réside dans le désengorgement et la fluidification de ces mobilités. Dans cette optique, la connectivité des mobilités participe à leur optimisation. Cette connectivité passe notamment par l’installation de capteurs, que ce soit sur les moyens de transport ou sur d’autres infrastructures. Ces capteurs ont pour objectif de produire des données qui, une fois traitées, permettent d’analyser l’état des mobilités en temps réel. En découle une meilleure circulation de l’information et un possible désengorgement des centres-villes. La ville de Nice a par exemple équipé ses trottoirs de capteurs qui permettent d’informer les conducteurs des places disponibles en temps réel. Une multitude de parkings s’équipent également de tels systèmes, favorisant une fluidification des mobilités. La possibilité de réserver à l’avance une place de parking se développe également.

La connectivité est ici au service d’un meilleur accès à l’information et favorise l’anticipation.

Cette idée d’anticipation est également reprise afin de limiter les possibles incidents techniques touchant certains moyens de transport. La SNCF équipe en ce sens une partie de ses trains et réseaux de voies ferrées de capteurs afin d’identifier de possibles anomalies. En résulte une anticipation des pannes potentielles et la limitation des risques d’incidents techniques. Le confort et le trajet des usagers s’en retrouve amélioré. De tels systèmes de maintenance prédictive sont également imaginé sur les vélos en libre-service. Les usagers sont dans ce cadre invités à donner une note au vélo qu’ils ont pu utiliser via leur application mobile. C’est notamment le cas des Vélo’v à Lyon. Si un même vélo en libre-service se voit attribuer plusieurs mauvaises notes dans un laps de temps réduit, les services de maintenance seront alertés de la possible défaillance et la prendront en charge. Les cyclistes ayant accès aux notes de chacun des vélos, pourront également utiliser ceux qui sont en meilleur état. Autant de services connectés qui ont pour vocation de faciliter les mobilités et de les fluidifier.

La multiplication des données disponibles autour des mobilités tend parfois à rendre l’information diffuse. Les applications mobiles sont aujourd’hui aussi nombreuses que les moyens de mobilités existants. La question d’une centralisation de l’information sur une même plateforme peut se poser, même si elle implique certains risques d’utilisation ou de manipulation des données. Les métropoles et collectivités tentent en ce sens d’œuvrer afin de centraliser l’information et d’optimiser sa diffusion. La ville espagnole de Santander a par exemple mis à jour une application s’intitulant « le pouls de la ville ». Celle-ci permet aux habitants de signaler à la municipalité de possibles bouchons, nuisances sonores ou stationnements gênants. La ville va ensuite diffuser les informations nécessaires aux usagers qui pourront adapter leur mobilité en conséquence et ainsi réguler le trafic. La dimension participative peut ainsi se révéler importante dans la meilleure connectivité des mobilités.

Connectivité des mobilités : entre diversification et personnalisation des services

L’entrée dans une ère du digital, marquée par la généralisation des smartphones, offre une multitude de possibilités en matière de mobilité. L’exemple de la voiture autonome dopée à l’intelligence artificielle est tout aussi symbolique qu’il pourrait être révolutionnaire. Si son développement reste pour l’heure limité, d’autres moyens de mobilité ont, eux, bénéficié de l’émergence du « tout numérique ».

La multiplication des trottinettes électriques en libre-service est éloquente à cet égard. Celles-ci contribuent à faire évoluer un certain paradigme de la mobilité qui voulait que l’usager adapte son trajet en fonction des moyens de transport disponibles. De fait, la grande spécificité des trottinettes en libre-service, c’est bien que leurs utilisateurs peuvent les laisser où ils le souhaitent, une fois leur trajet terminé. La géolocalisation permet une telle avancée et crée les conditions nécessaires à la connectivité entre les utilisateurs et les moyens de déplacement. En découle une forte adaptation aux besoins des usagers. La trottinette symbolise également la vitesse à laquelle se développent ces nouvelles mobilités. Certaines incivilités ont souligné en ce sens le vide juridique auquel se confrontaient ces innovations technologiques.

Que ce soit pour les trottinettes, vélos, voitures ou scooters électriques, le libre-service se généralise et marque par la même occasion une diversification des moyens de mobilités existants. Ils peuvent constituer une offre complémentaire des transports traditionnels et sont ainsi souvent placés à proximité des bouches de métro ou des arrêts de bus. La connectivité des mobilités implique en ce sens une meilleure liaison entre les différents services proposés.

La faible pollution impliquée par l’utilisation de ce type de transports joue également en leur faveur.

D’autre part, le vélo en libre-service peut participer à renforcer la mobilité active des individus. Dans un contexte de sédentarité croissante des jeunes générations et face au développement de l’obésité, le libre-service redonne un certain élan un vélo. L’assistance électrique, disponible sur certains d’entre eux, permet d’atteindre un public large. La connectivité du libre-service avec des applications mobiles donne la possibilité aux usagers d’identifier la station la plus proche tout comme la possible absence de vélo disponible à une station. Alors que la crise sanitaire implique le respect de distanciations sociales, le vélo en libre-service pourrait être plébiscité dans les semaines à venir par les habitants des villes. Jusqu’à modifier durablement les mobilités des individus ?

Le monde du sport pourrait également bénéficier de la nouvelle connectivité des mobilités. L’accès aux enceintes sportives pourrait s’en retrouver facilité et optimisé. L’affichage digital et en temps réel du remplissage des parkings alentours aux stades représente notamment un levier de développement. La création d’une application pour l’enceinte peut participer à orienter le spectateur dans son trajet le menant au stade. Des itinéraires prenant en compte les flux existants les jours de matchs peuvent par exemple être imaginés.

D’autre part, symbole de la multiplication des moyens de mobilité, une application de covoiturage destinés aux supporters a également vu le jour. StadiumGO permet ainsi de partager son trajet avec des fans de la même équipe, favorisant la convivialité et les liens entre supporters. Si cette initiative comporte un évident atout écologique, elle peut aussi participer au désengorgement des abords d’un stade les jours de matchs. Tout en suscitant des débats passionnés entre supporters au sein d’un même véhicule.